La CSI-Afrique félicite les femmes et les hommes qui travaillent en Afrique et dans le monde entier à l’occasion de la Journée internationale du Travail, le 1er mai 2015. Nous les saluons pour leur travail et leur contribution à la création de richesses et de construction de leur nation ainsi que pour leurs sacrifices et la lutte effrénée pour la justice sociale.
Tout en célébrant la fête du Travail, nous rappelons les nombreux défis auxquels font face les personnes qui travaillent en Afrique, leurs familles, les ménages et les communautés. Ces défis comprennent le fléau omniprésent du chômage et du sous-emploi, la grande absence de protection sociale pour la majorité, la dégradation des services publics, notamment en ce qui concerne la santé et l’éducation, la crise énergétique qui prévaut sur le continent, qui se combinent avec d’autres facteurs pour aggraver la pauvreté et l’inégalité. Aussi, Il y a l’insécurité dans une partie considérable de l’Afrique découlant du terrorisme et de la violence sectaire. Dans certaines parties s’y ajoute le déni par l’Etat du droit des travailleurs à s’organiser et à rechercher librement et démocratiquement leurs intérêts. La suppression persistante des droits syndicaux à s’organiser et à s’assembler au Swaziland et le maintien de la prohibition du TUCOSWA (Trades Union Congress du Swaziland) représente le pire exemple en Afrique.
Les conditions difficiles auxquelles est confrontée la majorité de nos populations conduit aussi à la frustration et le désespoir d’un nombre important de jeunes qui optent pour la migration vers d’autres parties de l’Afrique et le reste du monde comme moyens de survie et de concrétiser leur rêves d’une vie meilleure . L’incidence croissante de jeunes Africains impliqués dans des accidents mortels dans leurs efforts précaires pour traverser la Méditerranée vers l’Europe démontre amplement le désespoir auquel beaucoup sont confrontés.
D’autre part, la récente flambée de xénophobie en Afrique du Sud contre d’autres Africains est encore, à certains égards, la preuve de la colère et de la frustration mal canalisées de certains Africains défavorisés et exclus vis à vis de leurs conditions désastreuses.
Alors que nous célébrons la fête du Travail, la CSI-Afrique appelle les syndicats africains à renouveler leur dévouement à la lutte pour une vie meilleure pour toutes les personnes travaillant en Afrique. Nos syndicats doivent encore une fois se dédier à notre objectif qui est la syndicalisation des travailleurs afin de devenir fort et être en mesure poursuivre la mission d’acquérir le travail décent, l’emploi, les droits au travail, le dialogue social et la protection sociale pour tous. Nos syndicats doivent intensifier leurs efforts pour organisation les travailleurs dans les secteurs formels et informels, y compris les travailleurs domestiques ainsi que les travailleurs migrants.
En mettant l’accent sur l’organisation, nos syndicats doivent également aspirer et faire l’effort d’atteindre l’unité des travailleurs. Cela est essentiel pour assurer que les syndicats puissent influer lourdement pour la mise en œuvre des politiques appropriées au niveau national, régional et mondial pour assurer le bien-être des populations.
L’organisation et l’unité syndicales sont nécessaires pour assurer que les gouvernements africains agissent avec urgence à tous les niveaux pour relever les défis multiformes auxquels nous sommes confrontés. Sur le plan national, nos gouvernements doivent être amenés à mettre en œuvre des politiques qui favorisent l’industrialisation et l’intégration régionale qui sont les moyens de répondre aux défis majeurs de chômage et de sous-emploi qui se posent en particulier aux jeunes en Afrique. Nous devons agir pour amener les gouvernements africains à prendre des mesures concrètes dans la poursuite de la Vision Minière Africaine qui permet l’augmentation de la valeur de nos minéraux précieux et industriels ainsi que l’appréciation des autres ressources naturelles qui abondent en Afrique avant de les envoyer sur le marché mondial.
La CSI-Afrique appelle tous les gouvernements africains à travailler de toute urgence à la mise en œuvre du rapport du Groupe Spécial Mbeki sur les flux financiers illicites et de prendre les mesures nécessaires pour prévenir chaque année la perte de dizaines de milliards de dollars à l’Afrique à travers de diverses pratiques d’évasion et de détournement fiscaux par les multinationales et d’autres opérateurs économiques et financiers. Ceci est un moyen sûr d’obtenir les fonds nécessaires pour soutenir le développement et la fourniture de la protection sociale pour tous en Afrique.
Nous demandons également à l’UA et les gouvernements africains d’accorder l’attention nécessaire à l’élaboration d’une architecture efficace de la sécurité continentale pour assurer la paix et la stabilité. Nous demandons encore une fois une gouvernance plus transparente et responsable, et exhortons les gouvernements africains à poursuivre des politiques et des pratiques qui protègent les droits humains et syndicaux ainsi que de promouvoir et de garantir la démocratie participative qui permet aux personnes de contribuer efficacement à la construction de leur nation.
A l’occasion de la Journée internationale du travail, la CSI-Afrique appelle encore les travailleurs africains à se dévouer pleinement à construire des syndicats forts pour une Afrique meilleure et plus juste.
Vive les travailleurs Africains !
Vive les travailleurs du monde!
Excellente célébration de la fête du Travail!
Kwasi Adu-Amankwah
Secrétaire Général
MESSAGE 1er MAI en PDF