Du 21 au 24 février 2011, la Confédération syndicale internationale-Afrique (CSI-Afrique) a organisé à son siège à Lomé un séminaire régional. Ce séminaire a rassemblé une trentaine de participants dont 15 femmes, issus des syndicats nationaux du Togo, du Sénégal, du Bénin et du Mali. L’objectif de ce séminaire est de renforcer les capacités des leaders syndicaux de l’économie informelle pour une meilleure approche d’organisation et de gestion des initiatives d’économie sociale et solidaire. Il est organisé en partenariat avec la Confédération des syndicats nationaux (CSN) du Canada et la Confédération Syndicale des Travailleurs du Togo (CSTT).
« Renforcement des capacités des leaders syndicaux de l’économie informelle pour une meilleure approche d’organisation et de gestion des initiatives d’économie sociale », tel est le thème de ce séminaire régional. Il se veut un cadre d’échange sur les initiatives d’économie sociale au sein des organisations syndicales nationales. Interrogée à propos des objectifs concrets du séminaire, Mme Ghislaine Saizonou-Broohm, chargée du programme genre à la CSI-Afrique et facilitatrice, a expliqué qu’à l’issue du séminaire, les participants doivent avoir été suffisamment outillés pour mettre en place dans leurs centrales syndicales respectives des mutuelles et coopératives de santé regroupant des acteurs de l’économie informelle, renforcer celles existant au niveau des structures d’Economie sociale solidaire et mettre en place un réseau syndical des acteurs de l’économie sociale solidaire.
Des présentations ont été faites successivement par les représentants des organisations syndicales présentes sur la situation de l’économie sociale en général et sur le rôle du mouvement syndical dans le développement de l’économie sociale en particulier. Des échanges ont eu lieu sur les initiatives d’économie sociale au sein des quatre organisations syndicales qui ont pris part au séminaire : la CSTT (Togo) ; l’UNSAS et la CNTS (Sénégal) ; la CSTM et l’UTNM(Mali) et la CGTB, la COSI, la CSA et l’UNSTB du Bénin. De manière générale, le cadre politique, juridique et social de l’Economie Sociale et Solidaire a été passé en revue dans les quatre pays. Le paysage de l’économie sociale et solidaire est caractérisé par la présence d’entreprises couvrant différents domaines de la création et de la distribution des biens et services réparties sur l’ensemble du territoire. Leur contribution, notamment à travers les emplois créés, les montants générés et les prestations offertes démontrent à suffisance leur contribution à la lutte contre la pauvreté.
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) du Canada a fait une présentation sur le rôle du mouvement syndical dans le développement de l’économie sociale, sa base et présenté l’environnement canadien de l’économie sociale et solidaire. Le cas de la coopérative Desjardins a été échangé avec les participants.
Mame Seck de l’UNSAS a fait une présentation sur l’économie sociale et solidaire dans laquelle elle l’a définie comme vecteur de l’autonomisation des femmes à travers une description du partenariat urbain-rural au Sénégal.
Dans sa présentation sur le thème de la création d’une unité d’économie sociale au sein d’une structure syndicale, Mme Ghislaine Saizonou-Broohm a présenté l’exemple d’une mutuelle de santé. Mr Noukounou de la CSTT a quant à lui présenté l’exemple d’une coopérative. Le cas pratique de la fédération des bois et bâtiments et des femmes fumeuses de poissons a été pris comme exemple par Mr Gbandjou pour illustrer le rôle et la responsabilité des leaders syndicaux dans la réussite des initiatives d’économie sociale solidaire au sein du mouvement syndical.
Mme Saizonou a également fait une présentation sur les priorités syndicales en lien avec l’agenda du travail décent en vue de la promotion du développement d’une culture d’économie sociale au sein du mouvement syndical en Afrique.
Les travaux de groupe ont porté sur les priorités syndicales en lien avec l’agenda du travail décent ainsi que les atouts et limites syndicales aux niveaux des initiatives d’économie sociale solidaire. Après restitution de ces travaux, les groupes ont fait des recommandations à l’égard de la CSI-Afrique, des organisations nationales, des syndicats de base et des partenaires. Ils souhaitent qu’ils s’investissent réellement dans l’organisation, le renforcement des capacités des travailleurs de l’économie informelle devenue une composante principale du mouvement syndical vers une économie sociale solidaire alternative pour le développement aussi bien du mouvement syndical que pour l’Afrique.
Nadia ZIBILILA