Le groupe d’action Alliance 8.7 sur les chaînes d’approvisionnement a tenu sa deuxième réunion mondiale à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 15 mai. Plus de 140 participants, dont des représentants des gouvernements de 19 pays et plus de 40 organisations partenaires d’Alliance 8.7, ainsi que des représentants d’institutions régionales et sous régionales du secteur privé, de la société civile, des représentants de la CSI et de la CSI-Afrique et des Nations Unies se sont réunis pour discuter de la voie à suivre pour atteindre la cible 8.7 des ODD.
Cette réunion de haut niveau a mis en lumière les progrès accomplis jusqu’à présent et les défis à venir. Elle a également été l’occasion de lancer le projet ACCEL AFRICA, qui s’appliquera à éliminer le travail forcé et le travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement de l’industrie cacaoyère.
De nombreuses personnalités, dont la Première Dame de Côte d’Ivoire Mme Dominique Ouattara et la Directrice régionale Afrique du Bureau international du travail (BIT), Mme Cynthia Samuel-Olonjuwon, ont encouragé les participants à agir de manière proactive pour atteindre la cible 8.7 des ODDS.
Pour davantage insister sur le besoin d’une réponse mondiale et singulièrement africaine plus accrue face au travail forcé et au travail des enfants, la Directrice régionale Afrique du Bureau international du travail (BIT), Cynthia Samuel-Olonjuwon, est revenue, pour sa part, sur l’acuité de ces fléaux au niveau global et africain en particulier.
« En 2016, le monde comptait 152 millions d’enfants astreints au travail des enfants dont près 72 millions en Afrique et plus de 3,5 millions de personnes victimes du travail forcé, de l’esclavage moderne, de la traite des êtres humains en Afrique », a-t-elle rappelé , avant de plaider auprès de tous les protagonistes des chaines d’approvisionnement de veiller à ce qu’aucun enfant ni aucune personne en situation de travail forcé n’y travaille. « Pour y parvenir, une plus grande collaboration entre les structures gouvernementales, le secteur privé, les syndicats, les autres acteurs du développement et partenaires s’avère urgente pour une action coordonnée et plus efficace », a-t-elle souligné.
L’ouverture de cette consultation mondiale a été également l’occasion pour l’Organisation internationale du Travail (OIT) qui assure le secrétariat exécutif de l’Alliance 8.7, de marquer davantage son engagement à agir sans délai pour éliminer le travail forcé dans certaines chaînes d’approvisionnement d’Afrique, à travers le lancement officiel de son projet sous régional « ACCEL AFRICA » qui durera jusqu’en 2022.
Ce nouveau projet, qui couvre 6 pays africains, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, le Malawi, le Mali, le Nigéria et l’Ouganda, bénéficie du soutien financier du Gouvernement des Pays-Bas. « En tant que grand pays importateur de cacao, les Pays-Bas ont la responsabilité de s’assurer que les chaines d’approvisionnement soient libérées du travail forcé et du travail des enfants et que la production cacaoyère soit conforme tout au long de la chaine de valeurs », a expliqué l’Ambassadeur hollandais en Côte d’Ivoire, Robert Van Den Dool.
Peter Van Rooij, Directeur régional adjoint Afrique du BIT, a souligné qu’ACCEL Africa comporte une composante importante en matière de partage de connaissances et de partenariats, dans la droite ligne des objectifs de l’Alliance de partage de bonnes pratiques.
Après la consultation sous régionale pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest organisée en septembre 2016 à Abidjan par l’Alliance 8.7, cette réunion sur les chaines d’approvisionnement est la deuxième consultation d’envergure mondiale qu’abrite la capitale ivoirienne.