AFRICAN REGIONAL ORGANISATION OF THE
INTERNATIONAL TRADE UNION CONFEDERATION Creating a better world for workers in Africa and beyond

Résumé
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), établie en 2018 et opérationnelle à partir de 2021, est une initiative importante visant à fusionner 54 États africains en un marché unique comprenant plus de 1,3 milliard d’individus et un PIB collectif dépassant les 3,4 trillions de dollars. La ZLECAf cherche à générer non seulement une augmentation de l’emploi mais aussi une amélioration de la qualité de l’emploi, définie par une rémunération équitable, la sécurité et la protection sociale. L’évaluation et l’examen continus des effets de la ZLECAf sur le travail sont essentiels pour garantir des avantages équitables à l’ensemble de la main-d’œuvre. Cette étude utilise une méthodologie quantitative pour évaluer les impacts post-implantation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) de 2021 à 2025 à travers le prisme syndical. Les données ont été systématiquement collectées auprès de multiples sources officielles - notamment la CEA, l’OMC, la Banque africaine de développement et l’Organisation internationale du travail - puis analysées en trois phases distinctes : collecte des données, analyse des données et synthèse/rapport. Une approche quantitative a été utilisée pour évaluer les progrès réalisés par la ZLECAf après sa mise en œuvre. Les statistiques descriptives ont établi les tendances de base de l’économie, du commerce et du marché du travail, tandis qu’un modèle de régression à séries temporelles interrompues a été appliqué pour isoler les effets de la mise en œuvre de la ZLECAf sur la dynamique du commerce intra-africain. Les contrôles de robustesse (par exemple, les tests de Breusch-Pagan, de Durbin- Watson, de Ljung-Box et de Lilliefors) ont confirmé la validité du modèle. Les principaux résultats indiquent que la ZLECAf a modestement stimulé le commerce intra-africain, comme en témoignent la diversification accrue des exportations et l’amélioration de l’accès au marché dans des économies telles que l’Afrique du Sud, le Nigéria et le Kenya. Toutefois, les avantages ont été inégalement répartis, les pays d’Afrique centrale étant à la traîne en raison de déficits infrastructurels et de capacités institutionnelles plus faibles. En outre, l’analyse révèle que si les volumes d’échanges ont rebondi après la pandémie, d’importants obstacles structurels subsistent et limitent le plein potentiel de la zone de libre-échange. Sur la base de ces résultats, l’étude recommande des interventions politiques ciblées pour combler les disparités régionales, notamment des investissements substantiels dans les transports, l’énergie et l’infrastructure numérique afin de réduire les coûts de transaction. Elle appelle en outre à l’intégration de dispositions exécutoires en matière de travail et de protection sociale dans les protocoles de la ZLECAf et préconise la participation active des syndicats à la formulation des politiques. Enfin, des mécanismes de financement innovants - tels que le financement mixte et les partenariats public-privé - sont recommandés pour soutenir les projets d’infrastructure et de renforcement des capacités nécessaires qui favoriseront une croissance économique durable et les normes du travail sur l’ensemble du continent.