Les travailleurs africains se joignent aux travailleurs du monde entier pour célébrer le 1er mai 2021 dans les conditions exceptionnelles du COVID-19. La pandémie a eu un impact considérable sur l’Afrique et le reste du monde. La médiocrité des infrastructures sanitaires et des prestations de soins de santé en Afrique a été mise à nu ; des millions d’emplois dans le secteur formel ont été perdus sur le continent ; et beaucoup plus de travailleurs de l’économie informelle ont été poussés dans la pauvreté en l’absence d’une protection sociale adéquate. Il y a eu des violations des droits dans certains cas, tandis que la violence sexiste a également sévi dans certaines mesures, particulièrement restrictives, qui ont été initialement prises pour empêcher la propagation de la maladie.
La santé et la sécurité sont les plus importantes pour les travailleurs pour faire face à la pandémie. Les travailleurs de la santé ont été les premiers intervenants de première ligne dans la lutte contre la pandémie. Ce sont eux qui ont dû faire face à la pandémie en offrant des traitements et des soins aux personnes touchées par la maladie. L’insuffisance des équipements de protection individuelle (EPIs) dont ils disposaient a été une source de préoccupation dans toute l’Afrique. La CSI-Afrique leur rend un hommage particulier à l’occasion de ce 1er mai et exige de meilleures conditions de travail et des EPIs adéquats pour eux.
La persistance du coronavirus et le besoin que la vie économique se poursuive ont mis la santé et la sécurité au travail au premier plan et ont conduit à demander que le COVID-19 soit classé comme une maladie sur le lieu de travail et que la santé et la sécurité soient considérées comme un droit fondamental au travail.
Dans l’ensemble, la pandémie de coronavirus a fait des ravages dans les économies et les moyens de subsistance africains. Il a poussé nombre de nos pays à s’endetter davantage sur le plan public et a fortement relevé le défi du développement durable.
L’occasion de célébrer le 1er mai exige également un effort renouvelé pour répondre aux besoins des travailleurs et des populations qui sont plus fortement exposés par la crise sanitaire mondiale. La CSI-Afrique attire l’attention sur l’appel de la CSI en faveur d’un nouveau contrat social pour le relèvement et la résilience et se joint à tous les travailleurs africains pour appeler leurs gouvernements, l’Union Africaine et les agences multilatérales qui contribuent à façonner les politiques de nos pays à tenir compte des besoins des travailleurs et des peuples en matière d’emploi, de droits, de protection sociale, d’égalité et d’inclusion.
• L’emploi doit être au coeur des politiques publiques et nous appelons à des investissements appropriés dans les infrastructures de santé et l’économie des soins, les travaux publics, la valorisation des matières premières et de la transformation agricole, les technologies de l’information ainsi que l’éducation et la formation de la main-d’oeuvre pour rencontrer le monde du travail en mutation rapide. Il faut également prêter attention à l’écologisation des emplois et des lieux de travail pour lutter contre les ravages causés par le changement climatique.
• Les droits, particulièrement pour organiser et négocier collectivement, doivent être promus pour renforcer la voix des travailleurs dans le dialogue social et la participation à la prise de décision.
• L’investissement dans la protection sociale doit être encouragé pour répondre aux besoins des pauvres et leur donner les moyens d’agir en tant qu’agents économiques.
• L’égalité doit être promue comme moyen de lutter contre le genre et d’autres formes de discrimination.
• Une attention particulière doit également être accordée à l’inclusion afin de garantir que personne ne soit laissé pour compte dans l’effort de relèvement et de réalisation des objectifs de développement durable (ODDs) des Nations Unies et afin que tous aient accès aux vaccins, aux tests et aux traitements dans le cadre de l’effort de lutte contre le coronavirus.
Pendant que le monde s’efforce de surmonter la pandémie de coronavirus, les syndicats doivent s’associer pleinement aux efforts visant à identifier les opportunités qui ont été créées par l’adversité et à tirer parti de l’innovation qui nous a permis d’y faire face jusqu’à présent. Les syndicats doivent continuer à faire pression pour une nouvelle normalité et à se mobiliser pour travailler avec les gouvernements et les employeurs pour faire avancer les choses différemment, de sorte que les populations en profitent et pour garantir une vie durable.
Kwasi Adu-Amankwah
Secrétaire général