Le Comité des jeunes de l’Organisation Régionale Africaine de la Confédération Syndicale Internationale (CSI-Afrique) commémore la Journée internationale de la jeunesse 2018 en mettant l’accent sur la contribution des jeunes dans la lutte contre la violence et le harcèlement contre les femmes et les hommes au travail. La violence contre les femmes et les hommes au travail est un abus de pouvoir qui impacte sur la vie des travailleurs, notamment ceux qui se trouvent dans les situations les plus vulnérables ; il leur est [souvent] difficile de jouir, en matière des droits du travail, de liberté syndicale, de négociations collectives, du travail décent, de la non-discrimination et d’accès à la justice. Les femmes sont beaucoup plus affectées par des relations de pouvoir inégales, des faibles salaires, des conditions de travail atypiques et par d’autres abus liés au travail qui les exposent à la violence au travail.
La lutte contre la violence et le harcèlement est une priorité pour la communauté internationale. L’Organisation internationale du travail (OIT) a lancé un processus qui pourrait déboucher sur le premier traité international visant à combattre la violence et le harcèlement au travail. Dans ce processus, l’OIT insiste beaucoup sur la violence et le harcèlement à caractère sexiste, y compris le déséquilibre dans les rapports de force entre hommes et femmes et les rôles sexospécifiques préjudiciables qui attisent la violence et le harcèlement. Une convention de l’OIT accompagnée d’une recommandation pourrait combler cette lacune ; déboucher à l’élaboration des législations et des politiques efficaces au niveau national ; et aider aussi à guider les Etats dans leurs efforts de combattre plus activement la violence, y compris le harcèlement sexuel au travail.
Par ailleurs, il convient de noter qu’une femme sur trois [à travers le monde] font l’expérience de la violence au cours de leur vie. Cela se passe dans tous les pays et toutes les sociétés. Cela se produit dans nos foyers, nos écoles, sur la rue, le lieu de travail, l’Internet, et même dans les camps de réfugiés. Cela se produit pendant la guerre, et même en l’absence de guerre. [Il convient de noter que] trop souvent, la violence est rationalisée et reste impunie. La violence doit être combattue, peu importe son origine, sa forme et ses victimes. L’engagement pris dans le cadre des objectifs de développement durable “de tenir compte de tout le monde” ne peut être réalisé sans lutter contre la violence faite aux femmes.
Il important de centrer nos efforts sur les moyens que nous déployons en vue de lutter contre la violence et le harcèlement, en tant que problème de sécurité et de santé au travail, notamment la formation destinée aux représentants [des travailleurs] en matière de sécurité et de santé ; les accords consacrés à la création des comités de sécurité et de santé et ; les programmes de lutte contre la violence. L’une des préoccupations majeures des syndicats concerne la nécessité de faire comprendre aux représentants [des travailleurs] les causes, les conséquences et les moyens de prévenir la discrimination, la violence et le harcèlement au travail. Il existe une forte corrélation entre le droit au travail décent, le droit à la non-discrimination et le rôle de la protection syndicale dans la prévention de la violence sexuelle au travail. Il est important d’inclure les différents aspects liés au travail, lorsqu’il est question de violence et de harcèlement. Plusieurs instruments de l’OIT examinent la notion du travail au-delà du lieu où le travail est effectué en incluant des éléments découlant du travail, de l’exercice du travail ou en rapport avec le travail, y compris les déplacements entre le lieu de travail et le domicile.
Enfin, les jeunes peuvent jouer un rôle positif à travers la sensibilisation sur la nécessité de lutter contre la violence sexuelle et la discrimination généralisée à l’égard des femmes. En outre, ils peuvent dévoiler [au grand jour] l’ampleur même du harcèlement sexuel et d’autres formes de violence dont les femmes sont victime quotidiennement partout où elles se trouvent. Briser le silence, c’est le premier pas pour changer la culture de violence sexuelle.
Bonne Journée internationale de la jeunesse à tous !
Solidairement,
Jane Muthoni Njoki
Présidente, Comité des jeunes CSI-Afrique