La célébration de cette année est placée sous le thème : Le progrès à portée de clic : la jeunesse et le secteur numérique au service du développement durable. Nous reconnaissons le pouvoir transformateur des technologies numériques, jouant un rôle important dans le façonnement de l’avenir de l’Afrique. Ce pouvoir est d’autant plus crucial au sein du mouvement syndical, où les jeunes mènent [déjà] la charge d’un agenda porteur de changements. Ils contribuent non seulement à apporter des réponses face à l’évolution rapide de notre environnement, mais aussi à susciter une nouvelle dynamique de changement. Pour les jeunes, la place des technologies numériques est centrale et fait partie de leurs préoccupations actuelles ainsi que de leurs aspirations pour l’avenir. En Afrique, quatre personnes sur cinq âgées de 15 à 24 ans ont accès à au moins un téléphone portable. Toutefois, l’impact des technologies numériques va au-delà du simple fait d’avoir accès à la téléphonie mobile. Aujourd’hui, dans le monde entier, et en particulier en Afrique, les jeunes utilisent des smartphones, des applications et plusieurs appareils, y compris des tablettes et des ordinateurs personnels.

La révolution numérique ouvre la voie à de nouvelles possibilités en matière d’engagement, de plaidoyer et de renforcement des capacités. Les jeunes utilisent les outils numériques pour faire entendre leur voix, mais aussi pour militer en faveur des droits des travailleurs et du développement durable. Qu’il s’agisse de mobiliser le soutien en faveur de pratiques de travail équitables ou de plaider pour un changement de politique, les plateformes numériques sont devenues les nouveaux champs de bataille de la justice sociale.

Les technologies numériques offrent en outre des possibilités sans précédent de renforcer la solidarité sans frontières et notre pouvoir collectif, et d’améliorer la communication. Les jeunes ont donc un rôle crucial à jouer pour mettre ces technologies au service des Objectifs de développement durable (ODD), dont plus de 70 % des cibles sont liées à l’innovation numérique. Les jeunes ne sont pas de simples participants, mais des moteurs essentiels qui permettent de façonner un avenir où la technologie est au service du bien commun.

De nombreux jeunes Africains sont toutefois confrontés à d’importants défis, notamment un accès limité aux infrastructures numériques, des inégalités en matière de compétences et de maîtrise des outils numériques, ainsi qu’un risque d’exclusion numérique. Si nous voulons réellement mettre la jeunesse et le secteur numérique au service du développement durable, les gouvernements doivent donc s’attaquer de front à ces défis. Trouver des solutions à ces défis implique d’investir dans l’éducation numérique, de faciliter l’accès à un internet rapide, fiable et abordable, et de créer des politiques et des programmes efficaces afin que la numérisation profite à tous, en particulier aux personnes les plus vulnérables.

La CSI-Afrique (www.ituc-africa.org) exhorte le mouvement syndical africain à persévérer dans la voie consistant à adopter les transformations numériques comme moyen d’améliorer les efforts de syndicalisation, de mobilisation et de gestion des membres, mais aussi de plaidoyer grâce aux médias sociaux et à l’empreinte numérique, ainsi que de garantir la protection des droits des travailleurs, en s’appuyant sur la surveillance et la dénonciation actives dans cette ère du numérique.

Les jeunes doivent être à l’avant-garde de ce changement, en apportant des idées novatrices et des approches créatives pour relever nos défis. Pour rester vital et pertinent au 21ᵉ siècle, le mouvement syndical doit intégrer les outils numériques à ses stratégies afin de booster ses capacités de syndicalisation, de communication et de plaidoyer.

À l’occasion de cette Journée internationale de la jeunesse, la CSI-Afrique réaffirme son engagement en faveur de l’autonomisation des jeunes et de leur rôle dans la transformation numérique du mouvement syndical africain.

Joyeuse Journée internationale de la Jeunesse !

Signé : Akhator Joel ODIGIE, Secrétaire général. Publié à Lomé, le 12 août 2024