L’Organisation Régionale Africaine de la Confédération Syndicale Internationale, la CSI-Afrique (https ://www.ituc-africa.org/) salue et apprécie les pourparlers directs entre les présidents de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda, facilités par l’Émir du Qatar à Doha. L’engagement en face-à-face entre le Président Félix Tshisekedi et le Président Paul Kagame constitue une étape importante vers la résolution de la crise prolongée dans l’est de la RDC, qui a causé d’immenses souffrances à des millions de civils. Nous félicitons le gouvernement du Qatar pour son rôle dans la facilitation d’un dialogue sincère visant à mettre fin à cette crise et à promouvoir la paix et la stabilité dans la région.
Toutefois, nous soulignons que la paix véritable ne peut être atteinte que par des actions concrètes et des concessions significatives de la part de toutes les parties impliquées. L’engagement en faveur d’un “cessez-le-feu immédiat et inconditionnel” ne doit pas rester de simples mots sur le papier ; il nécessite une mise en oeuvre urgente et vérifiable. A cet égard, la CSI-Afrique appelle fermement au retrait immédiat du groupe rebelle M23 de l’est de la RDC, car sa présence continue alimente l’instabilité et compromet les efforts déployés pour instaurer une paix durable.
Nous exhortons également l’Union africaine (UA) à assumer pleinement sa responsabilité dans la gestion de cette crise. L’UA doit jouer un rôle central dans la facilitation et la supervision du processus de paix, en veillant à ce que des solutions africaines conduisent à des résolutions durables et adaptées aux réalités locales. De plus, les communautés économiques régionales, telles que la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), doivent renforcer leur coordination afin de garantir l’efficacité et la crédibilité des mécanismes régionaux de paix.
La violence persistante dans l’est du Congo n’est pas seulement une crise politique, mais aussi une catastrophe humanitaire et une violation massive des droits humains. Plus de sept millions de personnes sont déplacées, et l’immense richesse minière de la région continue d’alimenter le conflit, l’exploitation et les ingérences extérieures. Face à cette réalité, la communauté internationale, y compris les syndicats mondiaux, doit redoubler d’efforts pour promouvoir la paix, la justice et la responsabilisation de toutes les parties impliquées dans les atrocités et les violations des droits humains.
La CSI-Afrique exprime sa solidarité avec les travailleurs, les syndicats et le peuple de la RDC, ainsi qu’avec ceux d’autres pays, en Afrique et au-delà, qui aspirent à la stabilité, à la sécurité et à la justice économique. Nous appelons toutes les parties prenantes à agir avec urgence et engagement afin de mettre fin à ce conflit et de restaurer la paix dans l’est du Congo, dans la région élargie des Grands Lacs, ainsi que dans toutes les autres zones encore frappées par la violence et la destruction.
Dans le cadre de son engagement en faveur d’une paix durable et de la transformation de notre continent, la CSI-Afrique commémorera la Journée de l’Afrique 2025 en organisant un colloque axé sur la paix, l’industrialisation et le commerce, considérés comme des leviers essentiels du développement partagé de l’Afrique. Nous inviterons l’Union africaine, la Banque africaine de développement et d’autres acteurs clés à échanger devant un public de travailleurs africains, dans le but de proposer des solutions pragmatiques à ces défis majeurs.
Le Secrétaire général
Akhator Joel Odigie