Il est évident que les grandes avancées technologiques, notamment l’intelligence artificielle (IA), la robotique et les outils numériques, affectent des millions d’emplois à travers le monde et compliquent davantage les défis liés à la santé et à la sécurité au travail.

En Afrique, si l’intelligence artificielle (IA) joue un rôle important dans divers secteurs, offrant des opportunités de développement et contribuant à relever des défis dans des domaines tels que l’agriculture, la santé et l’éducation, le continent reste toutefois confronté à plusieurs défis, notamment l’adoption et l’intégration de l’IA, l’accès adéquat aux infrastructures numériques, la rareté des données et les considérations éthiques.

L’intelligence artificielle transforme rapidement le monde du travail. Cependant, les évaluations indiquent que les impacts négatifs l’emporteront largement sur les avantages si la technologie n’est pas correctement régulée.

Déjà, de plus en plus de preuves révèlent une exploitation des travailleurs, avec des conditions de travail et de sécurité compromises, mettant ainsi en danger la vie et la santé des travailleurs. Parmi les risques émergents liés aux avancées technologiques rapides, on compte l’augmentation du stress, les problèmes ergonomiques et l’estompage des frontières entre vie professionnelle et vie privée.

Tout en honorant la mémoire des travailleuses et travailleurs morts ou blessés sur leur lieu de travail, la CSI-Afrique s’unit au mouvement syndical mondial pour demander :

• aux gouvernements africains de garantir des environnements de travail sûrs et sains, soutenus par des infrastructures, des lois et des politiques appropriées en faveur des travailleurs et des employés ;

• aux gouvernements d’améliorer l’accès à des infrastructures capables de soutenir le rythme accéléré des avancées technologiques ;

• de garantir la pleine participation des syndicats à la conception, au développement et au déploiement de l’intelligence artificielle sur le lieu de travail ;

• de veiller à ce que les technologies soient transparentes, centrées sur l’humain, et qu’elles respectent les droits et la sécurité des travailleurs ;

• d’œuvrer pour l’adoption d’une convention contraignante de l’OIT sur le travail des plateformes afin de protéger l’ensemble des travailleurs de l’économie numérique.

En ce jour, le mouvement syndical africain salue la résilience et le dévouement de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs qui continuent de fournir des services essentiels dans des conditions difficiles et souvent éprouvantes.
Nous rendons hommage à la mémoire de celles et ceux qui ont perdu la vie en raison de l’adversité sur leur lieu de travail, et nous adressons nos sincères condoléances à leurs familles.

Fait à Lomé, le 28 avril 2025

Le Secrétaire général
Akhator Joel ODIGIE