Le syndicat est une association qui a pour objet la défense d’intérêts professionnels communs. Le mot intérêt revêt une importance capitale du fait qu’il guide et oriente les revendications. Ces dernières sont pour la plupart d’ordre salarial ou visent encore l’amélioration des conditions de vie et/ou de travail. L’employeur, ne pouvant y répondre favorablement en temps opportun, considère le syndicalisme comme une rébellion.
Selon la loi dite Waldeck-Rousseau de 1884, la mission d’un syndicat est de « défendre les droits et les intérêts sociaux, économiques et professionnels de ses adhérents et de défendre ses droits et ses intérêts ». Les moyens d’action utilisés sont notamment la négociation collective, la grève, les manifestations, la création de sections syndicales, etc. La grève étant le moyen le plus utilisé, oppose farouchement le syndicat et l’employeur (qu’il s’agisse de l’État ou d’une personnalité privée). Comment donc avoir un impact positif et surtout obtenir un avis favorable lors des négociations ?
Il est important de savoir que le syndicat ne devrait pas être une force opposante à celle de l’employeur. Il doit plutôt être considéré comme une force qui accompagne l’employeur dans l’atteinte des objectifs. D’ordinaire, les sections syndicales ont lieu pour renouveler les bureaux. Innover dans le syndicalisme, c’est aller au-delà des élections, au-delà des droits des travailleurs tout en mettant l’accent sur leurs devoirs. Il est fréquent de remarquer que beaucoup d’entre eux ignorent à leur détriment les textes de loi qui régissent leurs contrats ou leurs fonctions. Le meilleur canal pour y arriver aujourd’hui est d’utiliser les plateformes des réseaux sociaux comme WhatsApp à titre d’exemple. Compte tenu de leur accessibilité, elles constituent un moyen sûr pour la mise en œuvre des plans d’action pouvant réconcilier syndicats et employeurs. Ceci, dans le but d’instaurer un climat d’entente lors des négociations. Ces actions pourraient passer par la rédaction d’un communiqué du bureau syndical pour sensibiliser les travailleurs à la ponctualité ou l’organisation des sections syndicales pour le partage d’expériences en vue d’adopter une charte de bonnes pratiques au service.
À cet effet, dans le cadre de l’organisation de la Journée Internationale de la Jeunesse 2024, la CSI-Afrique (www.ituc-africa.org) a réuni des jeunes leaders syndicaux de l’Afrique pour un renforcement de capacités. Cette rencontre s’est déroulée à Lomé du 12 au 13 août 2024 avec pour thème ‘’ Le progrès à portée de clic : la jeunesse et le secteur numérique au service du développement durable’’. Une assemblée édifiante qui n’a fait que mettre en évidence le rôle catalyseur du numérique dans l’atteinte d’un développement durable. Le champ est donc ouvert aux leaders syndicaux pour des plaidoyers intelligents pouvant être relayés par des milliers de personnes.
En outre, il faudra innover afin d’accompagner la société civile dans leur lutte pour une amélioration du climat socio-économique dans nos pays. Les organisations syndicales devraient prendre position par rapport aux sujets d’actualités, notamment la cherté de la vie, l’éducation et d’autres thèmes tout aussi frappants. Ceci faisant, ces organisations auront une meilleure visibilité.
Par ailleurs, il existe aujourd’hui plusieurs plateformes permettant d’atteindre rapidement un grand nombre de cibles. En tant que force non négligeable dans l’espace socio-économique d’un pays, le syndicat doit s’adapter aux réalités de ce siècle. C’est une stratégie qui permettra d’atteindre ses objectifs puis d’influencer de surcroît les politiques publiques pour un changement social durable.