La Stratégie Du Maroc Face Au Covid-19

Mots Clés : LA BATAILLE SYNDICALE CONTRE LE COVID-19 Bulletins d’Information Maroc

Le Maroc a rejoint très tôt la ligue des nations africaines qui ont reçu le coronavirus. Suite à l’annonce du premier cas confirmé de COVID-19 le 02 mars 2020, le Maroc a mis en œuvre un plan de réponse majeur pour lutter contre la propagation du virus et faire face aux impacts économiques et sociaux de la crise sanitaire. Avec un total de 7584 cas confirmés, 4969 récupérations et 202 décès au 27 mai 2020, le Maroc est l’un des pays africains les plus touchés par la pandémie de COVID-19.

Mesures restrictives.
Des actions ont été très rapidement lancées pour minimiser la portée de la chaîne de contamination de l’épidémie avec la mise ne place des « Postes de Commandement Coronavirus » sur toute l’étendue du territoire pour assurer la veille et la coordination avec les services sanitaires.
Le gouvernement marocain a déclaré l’état d’urgence sanitaire. Des mesures drastiques ont été instituées pour imposer un verrouillage général obligatoire du 20 mars au 20 mai, notamment la fermeture des frontières, l’interdiction des rassemblements et la fermeture des écoles. Des restrictions ont été imposées aux événements sportifs et culturels, notamment la fermeture des stades au public. Récemment, un couvre-feu nocturne a également été imposé pendant la période du Ramadan. Les magasins locaux n’étaient plus autorisés à rester ouverts après 18 heures.

Mesures Sanitaires
Les actions ont concerné l’augmentation et le réaménagement des capacités hospitalières et l’amélioration des conditions d’accueil des patients dans différentes villes du Maroc, plus particulièrement les villes à forte densité humaine les plus exposées au risque. Des hôpitaux militaires de campagne ont été déployés dans des villes ou à leurs périphéries pour renforcer le dispositif sanitaire civil en lits et équipements en soins intensifs. Des lots d’équipements médicaux et sanitaires ont été déployés dans les établissements sanitaires. Des stocks de médicaments ont été constitués, plus particulièrement la chloroquine produite par un groupe pharmaceutique installé au Maroc. Les entreprises marocaines spécialisées dans la fabrication d’équipements médicaux (ex : ventilateurs) ont également été sollicitées par des procédures accélérées. Les entreprises industrielles ont pu réajuster leurs outils et processus de production pour produire des ventilateurs et des masques de protection.
La couverture territoriale des tests et analyses a été élargie et étendue aux centres hospitaliers universitaires dans différentes métropoles régionales et hôpitaux militaires. Enfin, l’accès gratuit aux soins a été assuré, y compris le dépistage, le dépistage et le traitement à l’hôpital ; et même le paiement pour la mise en quarantaine dans les hôtels où les personnes devaient être isolées.

Les Conséquences de la Crise
Les conséquences économiques de la crise ont été énormes. Les secteurs du tourisme et des transports, véritables poumons de l’économie marocaine, ont été durement touchés par la crise. La Confédération marocaine du tourisme a déjà annoncé une perte de 34,1 milliards de dirhams (environ 3,5 milliards USD) de chiffre d’affaires touristique en 2020, dont 14 milliards (1,4 milliard USD) pour l’hôtellerie. Au moins 500 000 emplois et 8 500 entreprises directement ou indirectement liés à l’hôtellerie dans le pays seraient menacés. Récemment, la compagnie aérienne marocaine Royal Air Morocco a annoncé avoir eu de grandes difficultés financières pour le paiement des salaires de leurs 3 420 employés directs et 4 000 travailleurs dans d’autres branches connexes.

Outre le tourisme, les perturbations des chaînes de valeur mondiales pourraient également affecter l’industrie automobile, qui représente la plus grande part des exportations du Maroc, avec des ventes équivalentes à 6% du PIB en 2017-2019. Le ralentissement de la croissance mondiale pourrait également peser sur les autres exportations du Maroc, principalement les phosphates qui représentent 4,4% de son PIB.

Mesures socio-économiques
Afin de soutenir les populations les plus touchées par la crise, le Maroc a mis en place un comité de veille économique (CVE), pour évaluer et anticiper les répercussions économiques directes et indirectes du Covid-19 sur la population.
Le « Fonds spécial pour la gestion de la pandémie de coronavirus » doté d’une capacité de 3% du PIB a été créé. Le Fonds a bénéficié des contributions de diverses entités privées et publiques à hauteur de plus de 32 milliards de dirhams (environ 3,2 milliards USD) en dons. Par ailleurs, le Maroc a mobilisé le 7 avril 2020 un montant de 2,97 milliards USD auprès du Fonds monétaire international (FMI). Cette ressource leur permettrait de limiter les répercussions sociales et économiques de la pandémie de COVID-19 et de maintenir un niveau adéquat de leurs réserves officielles.
Le CVE a adopté une série de mesures de soutien et d’accompagnement dédiées aux travailleurs et aux entreprises du secteur privé qui avaient été mis en difficulté par le ralentissement ou l’arrêt des activités du fait de la pandémie. Le Comité a annoncé la suspension du paiement de la sécurité sociale et la mise en place d’allocations spécifiques pour les micro-entreprises et les salariés affiliés à la sécurité sociale marocaine.
Les salariés affiliés à la Sécurité sociale marocaine qui se sont retrouvés en arrêt maladie devaient percevoir une indemnité de 2 000 DH nets (environ 200 USD) par mois, financée par le fonds spécial de gestion des effets des coronavirus pour la période du 15 mars au 30 Juin 2020. Ils devaient également continuer à bénéficier des allocations familiales et de l’assurance maladie obligatoire (AMO). Il leur serait également possible de reporter la maturation des prêts bancaires pour les mois de mars, avril, mai et juin, sans payer de frais ou de pénalités. Ceux-ci seraient reportés à la fin du crédit après la dernière échéance prévue.
Les entreprises qui exerçaient des activités mais qui souffraient de difficultés de trésorerie pouvaient obtenir une ligne de crédit supplémentaire garantie par l’État auprès des banques.
Les travailleurs de l’économie informelle, principales victimes de la crise, qui constituent également une partie importante de l’économie marocaine, n’ont pas été oubliés. Les ménages opérant dans le secteur informel et qui détiennent une carte du régime d’assistance médicale mis en place par le Maroc au profit des pauvres « RAMED », ont bénéficié d’une aide à la subsistance. Les familles qui ne sont pas affiliées au « RAMED » mais opèrent dans le secteur informel et qui ont perdu leurs revenus à cause de la fermeture devaient également bénéficier de l’aide de subsistance de l’Etat.

L’implication des Syndicats
Les organisations syndicales ont félicité le gouvernement pour les mesures urgentes prises face à la Crise du Covid-19. Ils ont appelé les travailleurs à respecter le confinement et les mesures sanitaires mises en place et à s’engager dans toutes les initiatives nationales déployées pour atténuer les répercussions de la pandémie.
Malgré les mesures d’accompagnement entreprises par l’État, telles que les compensations financières au profit des travailleurs des secteurs informels et ceux affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), les organisations syndicales ont appelé le gouvernement à tenir compte de la situation d’une large catégorie de citoyens qui sont obligés de travailler dans ces circonstances exceptionnelles pour pouvoir assurer leur gagne-pain quotidien.

De plus, dans le cadre de la contribution volontaire pour lutter contre le Covid-19, les organisations syndicales marocaine ont entreprises des actions bénévoles comme la distribution des équipements sanitaires de protection aux populations vulnérables.
Les syndicats ont appelé le gouvernement à prendre toutes les mesures préventives pour assurer le retour en toute sécurité des travailleurs au travail.
Pour faire face à la pandémie et limiter ses répercussions économiques et sociales, les organisations syndicales ont également demandé à d’entreprendre des programmes spécifiques avec des investissements publics dans le cadre des grands chantiers créateurs d’emplois.

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