AFRICAN REGIONAL ORGANISATION OF THE
INTERNATIONAL TRADE UNION CONFEDERATION Creating a better world for workers in Africa and beyond

I. Contexte

L’Afrique, réputée pour sa riche diversité culturelle et ses abondantes ressources naturelles, aspire à un avenir caractérisé par un niveau de vie élevé, une meilleure qualité de vie et un bien-être solide pour sa population diversifiée. Au cœur de cette vision collective se trouve la poursuite d’une transformation économique globale, ancrée dans une population non seulement instruite et qualifiée, mais aussi profondément ancrée dans la science, la technologie et l’innovation, afin de favoriser l’émergence d’une société du savoir. Le continent envisage les villes et les agglomérations comme des pôles dynamiques d’activités culturelles et économiques, dotés d’infrastructures modernes. L’accès à un logement abordable et décent, ainsi qu’aux services de première nécessité comme l’eau, l’assainissement, l’énergie, les transports publics et les technologies de l’information et de la communication (TIC), est considéré comme essentiel au progrès économique. Les transformations structurelles des économies sont recherchées pour assurer une croissance partagée, des emplois décents et des opportunités économiques pour tous. Cette vision implique également la modernisation de l’agriculture pour accroître la production, la productivité et la valeur ajoutée, contribuant ainsi à la prospérité des agriculteurs et du pays, garantissant ainsi la sécurité alimentaire collective de l’Afrique. En outre, l’Afrique aspire à des écosystèmes sains, à des ressources naturelles valorisées et à des économies résilientes, guidées par des pratiques respectueuses du climat.

Malgré ces aspirations, les défis économiques persistants qui affectent les travailleurs entravent la réalisation de la vision de l’Afrique en matière de transformation économique.

II. Problématique

Dans la quête d’une vision transformatrice pour l’Afrique, le travailleur africain est confronté à des défis multiformes. L’impact du néocolonialisme, avec ses dynamiques de pouvoir et ses dépendances économiques persistantes, jette une ombre sur les aspirations du continent à l’autodétermination et à l’autonomie économique. Les programmes d’ajustement structurel (PAS) imposés par les institutions financières internationales ont laissé des traces durables, façonnant les politiques économiques et influençant les trajectoires de développement, souvent au détriment des droits des travailleurs et de la sécurité de l’emploi.
Une citoyenneté instruite et qualifiée est un élément essentiel de la transformation économique. Cependant, les défis persistants en matière d’éducation, notamment les disparités d’accès, les variations de qualité et l’impact des héritages historiques, compromettent la capacité du travailleur africain à être compétitif sur un marché du travail de plus en plus mondialisé et technologiquement avancé. Les soins de santé, autre pierre angulaire d’une société prospère, sont intimement liés au bien-être du travailleur africain. L’insuffisance des infrastructures de santé, l’accès limité à des services médicaux de qualité et les défis persistants posés par les maladies impactent non seulement les travailleurs, mais aussi leur productivité et leur résilience globales. Le développement des infrastructures est essentiel au progrès économique, mais leur insuffisance demeure un défi. Les réseaux de transport, l’accès à l’énergie et la connectivité numérique déficients entravent le bon fonctionnement des entreprises et affectent la vie quotidienne des travailleurs, les empêchant de contribuer pleinement à l’activité économique. Par ailleurs, la tendance dominante à exporter des matières premières vers les économies développées, souvent à des conditions moins favorables pour les pays africains, demeure une préoccupation majeure. Cette dynamique commerciale perpétue les déséquilibres, entravant la capacité des pays africains à exploiter pleinement leurs ressources et à participer équitablement à l’économie mondiale, affectant ainsi directement le bien-être économique des travailleurs.

Le fardeau de la dette historique et contemporain, résultant en grande partie des engagements pris auprès des institutions de Bretton Woods, a un impact significatif sur l’économie africaine. Les conditions et modalités des prêts ont parfois limité la flexibilité des politiques, compromettant le développement durable et mettant en péril la protection sociale des travailleurs.

Dans la quête de transformation économique, la vision de l’Afrique englobe également des changements structurels au sein des économies afin d’assurer une croissance partagée, la création d’emplois décents et l’offre d’opportunités économiques à tous les citoyens. La modernisation de l’agriculture constitue un pilier essentiel, axé sur l’augmentation de la production, l’amélioration de la productivité et la création de valeur ajoutée, contribuant non seulement à la prospérité des agriculteurs individuels, mais aussi à la sécurité alimentaire nationale, avec un impact direct sur les travailleurs du secteur agricole. Enfin, l’avenir envisagé pour l’Afrique souligne l’importance de préserver des écosystèmes sains, de valoriser les richesses naturelles et de favoriser des économies résilientes grâce à des pratiques respectueuses du climat. Cette approche holistique reconnaît l’interdépendance du développement économique, de la durabilité environnementale et du bien-être des nations africaines, avec un lien direct avec la protection sociale et les moyens de subsistance des travailleurs. Les problèmes suivants méritent une attention particulière :

A. Disparités économiques et création d’emplois
L’Afrique est confrontée à d’importantes disparités de croissance économique, qui se traduisent par des inégalités d’emploi entre les nations. Par exemple, alors que des pays comme le Nigéria et l’Afrique du Sud ont connu des avancées économiques notables, des nations comme le Tchad et le Niger sont à la traîne et peinent à créer suffisamment d’emplois pour leurs populations. Les niveaux élevés de chômage des jeunes, illustrés par des taux dépassant 25 % au Zimbabwe et au Lesotho, soulignent le besoin urgent d’interventions ciblées en matière de création d’emplois afin de tirer parti du dividende démographique.

B. Économie informelle et travail décent
La prévalence de l’économie informelle, malgré sa contribution significative au PIB, pose des problèmes liés à la précarité de l’emploi, au manque de protection sociale et à l’exploitation. Dans des pays comme le Ghana et le Kenya, où une part importante de la main-d’œuvre travaille de manière informelle, les travailleurs sont confrontés à des vulnérabilités qui entravent leur transition vers un emploi plus formel et plus sûr. Des politiques économiques transformatrices doivent répondre aux défis spécifiques auxquels sont confrontés les travailleurs informels afin de garantir des conditions de travail décentes.

C. Inégalités d’accès aux opportunités économiques
Les disparités d’accès aux opportunités économiques persistent, contribuant à un large fossé économique. Au Nigéria, par exemple, les zones urbaines bénéficient de plus d’opportunités économiques que les zones rurales, ce qui entraîne d’importantes disparités de revenus. Pour combler ce fossé, il faut des initiatives ciblées pour garantir une répartition plus équitable des opportunités économiques, favorisant ainsi une croissance économique inclusive.

D. Accès limité à l’éducation et au développement des compétences
La vision d’une société du savoir est entravée par les difficultés d’accès à une éducation de qualité et au développement des compétences. Dans des pays comme le Mali et le Burkina Faso, le manque d’opportunités pour les citoyens d’acquérir des compétences essentielles limite leur pleine participation à l’économie du savoir. Les investissements dans les programmes d’éducation et de développement des compétences sont essentiels pour favoriser l’innovation et les avancées technologiques.

E. Défis de la modernisation de l’agriculture
Malgré les aspirations à une agriculture modernisée, des difficultés persistent pour accroître la production, la productivité et la valeur ajoutée. En Éthiopie et en Tanzanie, des pratiques agricoles obsolètes et un accès limité aux technologies agricoles modernes entravent le potentiel de transformation du secteur. Les politiques agricoles doivent privilégier l’adoption de pratiques innovantes pour assurer la durabilité, améliorer la prospérité des agriculteurs et contribuer significativement à la sécurité alimentaire nationale.

F. Durabilité environnementale et économies résilientes au changement climatique
La vision d’économies et de communautés résilientes est confrontée aux défis posés par le changement climatique et l’insuffisance des efforts de conservation. Dans des pays comme le Soudan et le Tchad, où le changement climatique menace considérablement l’agriculture et les moyens de subsistance, la nécessité de pratiques durables est cruciale. Les politiques économiques doivent s’aligner sur des pratiques respectueuses du climat afin de protéger les ressources naturelles uniques de l’Afrique et d’assurer la pérennité des activités économiques en harmonie avec l’environnement.

G. Défis de gouvernance et climat d’investissement
La faiblesse des structures de gouvernance, caractérisée par la corruption et le manque de transparence, constitue un obstacle à la création d’un climat propice à l’investissement. Dans des pays comme le Zimbabwe et la République démocratique du Congo, où les défis de gouvernance entravent le développement économique, des politiques économiques transformatrices doivent lutter contre la corruption et renforcer les institutions afin d’attirer les investissements nationaux et étrangers.

H. Cadres juridiques inadéquats pour la croissance économique
L’absence de cadres juridiques solides freine la croissance économique et la création d’emplois. Dans des pays comme le Mozambique et l’Angola, où les mécanismes juridiques de résolution des litiges, d’exécution des contrats et de protection des droits de propriété sont inadéquats, des réformes juridiques sont nécessaires pour créer un environnement propice à une transformation économique durable.

I. Autonomisation des femmes et politiques économiques sensibles au genre
Malgré l’objectif de donner aux femmes les moyens de jouer un rôle significatif dans les activités économiques, des obstacles persistent. Au Soudan et au Nigéria, des obstacles culturels et structurels limitent la participation des femmes, entravant la création de sociétés inclusives et équitables. Les politiques économiques transformatrices doivent privilégier les initiatives sensibles au genre afin de garantir la participation active des femmes à la transformation économique.

J. Chômage des jeunes et entrepreneuriat
La vision d’une jeunesse engagée et autonome se heurte à des difficultés liées à l’accès limité à une éducation de qualité et à des opportunités d’emploi. Dans des pays comme le Kenya et l’Ouganda, encourager l’entrepreneuriat et soutenir les initiatives menées par les jeunes sont essentiels pour exploiter leur potentiel en tant que moteurs de la transformation économique. Des programmes ciblés axés sur les jeunes doivent être mis en œuvre pour relever ces défis.

K. Renforcement des capacités pour un leadership transformateur
La vision d’institutions compétentes et d’un leadership transformateur se heurte à des difficultés liées au renforcement des capacités. La faiblesse des institutions, conjuguée à l’absence de leadership transformateur, entrave la mise en œuvre efficace des politiques nécessaires à la réalisation des objectifs économiques définis. Les initiatives de renforcement des capacités doivent être prioritaires afin de consolider les institutions et de développer les capacités de leadership à tous les niveaux.

L. Rôle limité des syndicats et des travailleurs dans la transformation économique
Tout en envisageant un avenir de prospérité économique et de croissance partagée, il est impératif de reconnaître la faible implication des syndicats et des travailleurs dans le discours et la formulation de politiques économiques transformatrices sur le continent africain. Le rôle essentiel que ces acteurs pourraient jouer dans l’élaboration et la mise en œuvre de solutions efficaces a été éclipsé par l’influence prédominante des politiciens et de leurs associés. Malheureusement, le discours sur la transformation économique a été largement dicté par les dirigeants élus et leurs proches, mettant de côté la voix de ceux qui sont directement touchés : les travailleurs.

Les syndicats, en tant que représentants de la classe ouvrière, n’ont pas été au cœur du programme de transformation économique. Au contraire, les décisions et les politiques ont souvent été motivées par des considérations politiques, laissant de côté les véritables préoccupations et aspirations des travailleurs. L’absence d’un réseau solide de penseurs économiques, incluant les syndicats, les parties prenantes partageant les mêmes idées et les travailleurs, a encore exacerbé les difficultés rencontrées par la main-d’œuvre en Afrique.

L’absence de solutions alternatives de la part des principales parties prenantes, notamment des syndicats, a favorisé un statu quo où les politiciens et leurs alliés dictent le discours économique. Par conséquent, le continent a connu un manque d’approches innovantes et de politiques inclusives donnant la priorité au bien-être des travailleurs et de la population en général. L’exclusion des syndicats et des parties prenantes partageant les mêmes idées des discussions fondamentales sur la transformation économique a conduit à un décalage entre les politiques et les besoins réels de la main-d’œuvre.

Le Réseau syndical africain pour la transformation économique (ATUNET) cherche à remédier à cette lacune historique en plaçant les syndicats, les parties prenantes partageant les mêmes idées et les travailleurs au cœur de l’élaboration de l’avenir économique de l’Afrique. En favorisant la collaboration et en offrant une plateforme aux penseurs économiques d’horizons divers, y compris les travailleurs, le réseau vise à combler le fossé entre les décideurs politiques et les travailleurs. Par le biais d’un dialogue inclusif et d’échanges d’idées, le réseau entend proposer des solutions alternatives qui privilégient la répartition équitable des opportunités économiques, la sécurité de l’emploi et le bien-être des populations.

I. Qu’est-ce qu’ATUNET ?
Le Réseau syndical africain pour la transformation économique (ATUNET) est une initiative placée sous l’égide de l’Organisation régionale africaine de la Confédération syndicale internationale (CSI-Afrique). Tout en conservant son autonomie, l’ATUNET collabore étroitement avec le Réseau syndical de coopération au développement (RSCD), une initiative facilitée par la Confédération syndicale internationale (CSI) à Bruxelles.

II. Pourquoi ATUNET ?
Le Réseau syndical africain pour la transformation économique (ATUNET) joue un rôle crucial pour relever les défis auxquels sont confrontés les travailleurs. L’un de ses principaux rôles est de les autonomiser en défendant les droits du travail, des salaires équitables et de meilleures conditions de travail. ATUNET vise à renforcer le pouvoir de négociation collective des syndicats, en garantissant la participation active des travailleurs à l’élaboration des politiques pour un environnement de travail équilibré.
De plus, le réseau joue un rôle essentiel dans l’influence des politiques économiques inclusives. En favorisant la collaboration entre syndicats, économistes et parties prenantes, ATUNET contribue à des solutions alternatives qui privilégient l’égalité des chances économiques, la justice sociale et le développement durable, remettant en question les politiques exclusives motivées par des intérêts politiques. ATUNET s’efforce de promouvoir des stratégies bénéfiques pour l’ensemble de la population et de relever les défis auxquels sont confrontées les économies africaines. La création d’emplois et le développement des compétences sont au cœur de son programme. En s’engageant activement dans des initiatives liées à l’emploi et au renforcement des compétences, le réseau vise à influencer les politiques visant à créer des emplois décents et des opportunités de développement personnel, conformément à la vision de la transformation économique.

III. Objectif d’ATUNET
L’objectif général du Réseau syndical africain pour la transformation économique (ATUNET) est de promouvoir et de contribuer à la transformation économique de l’Afrique, en mettant l’accent sur l’autonomisation des travailleurs, la promotion du travail décent, l’influence des politiques économiques inclusives et la promotion d’un environnement collaboratif entre les diverses parties prenantes.

IV. Objectifs d’ATUNET
Le Réseau syndical africain pour la transformation économique (ATUNET) se consacre au renforcement du rôle des syndicats dans l’élaboration des politiques économiques et sociales de l’Afrique. Ses principaux objectifs sont les suivants :

1. Renforcer l’influence des syndicats sur les politiques économiques
ATUNET vise à renforcer la capacité des syndicats à participer efficacement aux discussions sur les politiques économiques, en veillant à ce que les droits et les intérêts des travailleurs soient protégés dans les cadres économiques nationaux, régionaux et continentaux, notamment la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).

2. Promouvoir le travail décent et la justice économique
Le réseau plaide en faveur de politiques favorisant le travail décent, des salaires équitables et une croissance économique inclusive en Afrique. Il soutient les syndicats dans leurs efforts pour garantir de meilleures conditions de travail, une meilleure protection sociale et un traitement équitable pour tous les travailleurs, y compris ceux de l’économie informelle.

3. Renforcer les capacités syndicales et faciliter l’échange de connaissances
ATUNET propose des recherches, des formations et des orientations stratégiques afin de doter les syndicats des compétences nécessaires pour aborder des questions économiques et commerciales complexes. Par le biais d’ateliers, de notes d’information et d’opportunités de réseautage, il renforce la capacité des syndicats à s’engager dans un plaidoyer politique fondé sur des données probantes.

4. Promouvoir l’industrialisation et le développement durable
Le réseau défend les politiques industrielles qui privilégient la création de valeur ajoutée, la création d’emplois locaux et la croissance économique durable. Il encourage les syndicats à plaider en faveur de stratégies industrielles alignées sur le programme de développement de l’Afrique, tel que l’Agenda 2063.

5. Renforcer l’engagement des syndicats dans les accords commerciaux régionaux et mondiaux
ATUNET veille à ce que les syndicats participent activement aux négociations sur les accords commerciaux régionaux et mondiaux, notamment l’AGOA, les accords de partenariat économique (APE) et la ZLECA. Il œuvre à l’intégration des droits du travail, des principes du commerce équitable et des protections sociales dans les politiques commerciales au profit des travailleurs africains.

6. Favoriser le dialogue social et l’engagement multipartite
Le réseau encourage la collaboration entre syndicats, gouvernements, employeurs et organisations de la société civile afin d’élaborer des politiques économiques inclusives. Il cherche à institutionnaliser des mécanismes de dialogue social qui défendent les droits des travailleurs et la justice économique.

7. Plaidoyer pour des politiques économiques équitables et la justice en matière de dette
ATUNET milite en faveur de politiques macroéconomiques qui privilégient la justice sociale, notamment l’emprunt responsable, la viabilité de la dette et l’investissement dans les services publics. Il conteste les accords financiers abusifs qui compromettent la souveraineté économique de l’Afrique.

8. Exploiter la transformation numérique pour protéger les droits des travailleurs
Conscient de l’impact de la numérisation sur l’avenir du travail, ATUNET aide les syndicats à s’adapter aux avancées technologiques. Il veille à ce que l’automatisation, l’intelligence artificielle et les plateformes numériques créent des opportunités d’emploi équitables plutôt que de porter atteinte aux droits des travailleurs.

V. Adhésion
L’adhésion au Réseau syndical africain pour la transformation économique (ATUNET) est ouverte à un large éventail d’entités partageant les objectifs et les principes du réseau. Les membres éligibles sont :

1. Syndicats
2. Associations de travailleurs
3. Groupes de réflexion économique
4. Établissements d’enseignement
5. Organisations non gouvernementales (ONG)
6. Agences gouvernementales
7. Associations professionnelles et industrielles
8. Chercheurs et professionnels

VI. Secrétariat du réseau
Le réseau est coordonné par l’Institut africain de recherche et d’éducation syndicale (ALREI) de la CSI-Afrique.
Adresse et contact du bureau :
ALREI/CSI-Afrique
Route internationale d’Atakpamé
Centre FOPADESC Agoè-Zongo
Lomé, Togo
Téléphone : +228 22 25 07 10
Fax : +228 22 25 61 13
Courriel : atunet@ituc-africa.org