L’Afrique est plongée dans une crise sociale et économique alarmante,
exacerbée par des chocs mondiaux, une création d’emplois stagnante
et une dette croissante, menaçant le bien-être et l’avenir de millions de
travailleurs. En 2025, les gouvernements africains doivent
collectivement plus de 2,1 milliards de dollars, et dans de nombreux
cas, le service de la dette absorbe plus de 40 % des recettes publiques,
laissant ainsi des ressources insuffisantes pour financer l’éducation, la
santé et les infrastructures créatrices d’emplois. Parallèlement, 8 à 11
millions de jeunes Africains entrent chaque année sur le marché du
travail, alors que seuls 3 millions d’emplois formels sont créés. Ce
déséquilibre profond, aggravé par l’informalité chronique, les lacunes
en matière de compétences et la vulnérabilité au changement
climatique, risque de compromettre le dividende démographique
potentiel de l’Afrique.
Pourtant, des opportunités [significatives] existent. La Zone de
libre-échange continentale africaine (ZLECAf), l’industrialisation
verte et les investissements stratégiques dans le développement des
compétences et la protection sociale ont le potentiel de transformer la
croissance en travail décent. Les syndicats insistent sur le fait que ces
stratégies doivent être favorables aux travailleurs, garantir des normes
du travail contraignantes et placer les jeunes et les femmes au centre.
En conséquence, les syndicats exhortent le G20 à : fixer des objectifs
ambitieux de création d’emplois ; investir dans des secteurs à forte
intensité de main-d’oeuvre et respectueux du climat ; renforcer les
droits des travailleurs et la protection sociale universelle ; intégrer les
normes du travail dans les accords commerciaux ; développer l’emploi
des jeunes grâce à la formation et à des salaires équitables ;
promouvoir les droits à la migration et à la mobilité ; annuler les dettes
illégitimes et réduire les flux financiers illicites ; veiller à ce que le
financement climatique crée des emplois ; et affirmer l’agenda africain
dans la gouvernance mondiale. L’espace fiscal expansionniste ne doit
pas être considéré comme de la charité, mais comme un
investissement stratégique dans la justice pour le développement et la
prospérité inclusive.