Le deuxième forum annuel de la rentrée de la Csi-Afrique s’est ouvert ce lundi 23 janvier 2012 au centre Tom Mboya Labour College à Kisumu au Kenya.
Durant cinq jours, les participants à ce forum débattront du thème : « Les défis de l’émancipation, de la renaissance, du travail décent, du changement climatique et du développement durable en Afrique-Les syndicats africains et les enjeux importants pour l’avenir ».
Cette première journée a, entre autres, été marquée par les discours du secrétaire général de la COTU Francis Atwoli qui a félicité le mouvement syndical nigérian d’avoir mobilisé pratiquement tous les citoyens nigérians contre l’augmentation des prix des produits pétroliers et le discours d’ouverture du ministre kenyan du travail et du développement des ressources humaines l’honorable John Munyes qui a promis le soutien du Gouvernement à l’éducation ouvrière..
L’un des points forts de cette journée a été la présentation des résultats de recherche du Dr Akua Britwum qui résumait l’historique du monde du travail et de son évolution à travers les civilisations autour du thème : « le travail du 19ème siècle à nos jours en Afrique ». Dans sa recherche, madame Akua Britwum a entre autres apporté un accent particulier sur les différents blocus qu’a subi le travail comme l’ingérence des gouvernements dans le système d’administration des syndicats.
L’accent a également été mis sur l’émergence de l’économie informelle. Cette présentation a suscité l’intérêt des participants qui ont relevés dans leurs interventions des questions portant sur la crise économique, la corruption dans les pays africains, la culture syndicale et le pluralisme syndical. En somme, pour la chercheuse, « l’histoire de l’Afrique a été l’histoire de la main d’œuvre organisée par elle même ».
Dans l’après midi, c’est le professeur Kwesi PRAH qui a eu à présenter son analyse sur la « Culture et langues africaines dans la dynamique de la renaissance africaine et du développement durable ». Cette analyse retrace l’origine de la langue et son importance dans le processus de développement. En passant par la définition des termes « culture », « langue » et « renaissance », le professeur a affirmé que tant que l’Afrique néglige ses propres langues en faveur des langues exportées, elle n’atteindra jamais le seuil du développement. Il a déclaré à cet effet que la langue des conquérants dans la bouche du conquis, c’est la langue de l’esclavage. Pour le professeur la langue est un grand pouvoir et avec la langue des gens peuvent partir du niveau zéro et atteindre les sommets. Il s’en est suivie un débat riche sur la nécessité de promouvoir les langues africaines, la problématique des langues africaines en voie de disparition et la propagation de l’anglais.